Chap. N° 13 |
Réaction chimique par échange de proton. Cours. |
|
![]() |
Exercices : énoncé avec correction a)- Exercice 8 page 340 : Utiliser la définition du pH. b)- Exercice 10 page 340 : Étudier un équilibre chimique. c)- Exercice 11 page 340 : Montrer qu’une réaction est totale. d)- Exercice 13 page 341 : Reconnaître deux couples acide / base. e)- Exercice 14 page 341 : étudier des réactions acido-basiques. f)- Exercice 16 page 341 : vérifier que l’autoprotolyse de l’eau est
une réaction très limitée. g)- Exercice 18 page 342 : Tracer un diagramme de prédominance. h)- Exercice 20 page 342 : Calculer le pH d’une solution d’acide
fort. i)-
Exercice 21page 342 : Calculer le pH d’une solution de base
forte. j)-
Exercice 24 page 342-343 : Mesure d’un pH et incertitudes. k)- Exercice 32 page 345 : Point isoélectrique de la glycine. |
I-
Définition et mesure du pH.
a)-
Introduction
-
Toutes les solutions aqueuses contiennent les ions
oxonium H3O+ (aq) et les
ions hydroxyde HO–.
- Comme la valeur de la concentration molaire [H3O+] peut varier entre quelques mol . L–1 et 10–14 mol . L–1,
- le chimiste danois SORENSEN proposa une
grandeur plus facile à manipuler, le pH (1909).
-
La notation pH est l’abréviation de « potentiel
d’Hydrogène ».
-
La molécule d’eau et l’ion oxonium :
La molécule d’eau |
l’ion oxonium |
α ≈
105 °
|
|
b)-
Définition :
Définition du pH : - Pour une solution aqueuse diluée, [H3O+] ≤ 0,05 mol . L–1, - Le pH est défini par : - pH = – log [H3O+] - Cette relation est équivalente à : - [H3O+]
= 10– pH mol
. L–1 |
►
Remarque :
-
Le pH est une grandeur sans unité.
-
La fonction « log »
représente la fonction logarithme décimal :
-
log 1 = 0, log 10 = 1, log 10 n = n.
-
[H3O+]
représente le nombre qui mesure la concentration en
mol . L–1.
-
La connaissance du pH permet de calculer la
concentration molaire en ions H3O+.
-
Exemple1 :
-
pH = 2,0 ;
-
[H3O+] = 10–
pH mol . L–1
-
[H3O+] = 1,0
× 10–
2 mol . L–1
-
Le pH augmente d’une unité lorsque la
concentration [H3O+] est divisée
par dix.
-
Échelle des pH :
-
Le pH d’une solution aqueuse diminue
lorsque la concentration en ion oxonium [H3O+]
augmente ↑.
-
Le pH d’une solution aqueuse augmente
lorsque la concentration en ion oxonium [H3O+]
diminue ↓.
a)-
Les indicateurs colorés et le papier pH.
-
Comme indicateurs colorés, on utilise, l'hélianthine, le
bleu de bromothymol et la phénolphtaléine.
-
L'utilisation des indicateurs colorés permet de
déterminer un encadrement de la valeur du pH d'une
solution.
-
Le papier pH est imbibé d'un mélange de plusieurs
indicateurs colorés, il peut donner une valeur du pH à
0,5 unité près.
b)-
Le pH-mètre.
-
Il est constitué d’une sonde de mesure reliée à un
voltmètre électronique.
- La sonde de mesure est constituée d’une électrode de verre et d’une électrode de référence
- Les deux électrodes
peuvent être combinées ou séparées.
-
La tension U qui apparaît aux bornes de la sonde
lorsqu’elle est plongée dans une solution aqueuse est une
fonction affine du pH :
-
U = a pH + b.
-
Les grandeurs a et b sont des coefficients
positifs qui dépendent de la température de la solution et de
l’état des électrodes.
-
Il est nécessaire d’étalonner le pH-mètre avant
toute mesure.
-
L’étalonnage du pH-mètre nécessite l’utilisation
de deux solutions étalons (solutions tampons) de pH
connu.
-
Mesure du pH :
-
Pour effectuer la mesure du pH d’une solution
aqueuse, la sonde doit être rincée à l’eau distillée, essuyée
puis plongée dans la solution étudiée.
-
Après agitation et stabilisation de la mesure, la valeur
du pH est relevée.
Montage permettant d'effectuer
un suivi pH-métrique
lors d'une réaction acido-basique.
(Exemple : on peut réaliser un
dosage pH-métrique)
c)-
Précision de la mesure.
-
Dans les conditions habituelles, au lycée, on peut
mesurer un pH, au mieux, à 0,05 unité près (le plus
souvent à 0,1 unité près).
Précision de la mesure :
|
-
Application 1 :
-
Déterminer la valeur de la concentration [H3O+]
sachant que le pH de la solution vaut : pH =
3,9 ;
-
[H3O+] = 10–
pH mol . L–1
-
[H3O+] = 10–
3,9 mol
. L–1
-
[H3O+]
≈ 1,3 × 10–4 mol
/ L.
a)-
Expérience :
Dans une fiole jaugée de volume V = 500,0
mL, partiellement remplie d’eau distillée,
-
On verse avec précaution Vapp = 2,86 mL
(ou mapp = 3,00 g) d’acide éthanoïque ou
acétique de formule CH3COOH.
-
On mélange, puis on complète avec de l’eau distillée
jusqu’au trait de jauge et on mélange.
-
On donne :
-
Masse molaire de l’acide éthanoïque :
-
M = 60,05 g
/ mol, densité ; d = 1,05 ;
-
Masse volumique de l’eau µ
0 = 1,00 g / mL.
-
On verse un volume V1 = 40 mL de la
solution obtenue dans un bécher et on mesure le pH de
cette solution.
-
Le pH-mètre indique que le pH de la
solution est égal à 2,90.
-
Équation de la réaction :
CH3COOH (aq) + H2 O (ℓ) → CH3COO– (aq) + H3O+ (aq) |
b)-
Questions :
-
Déterminer la valeur de la concentration C1
en acide éthanoïque de la solution obtenue.
-
Reproduire et compléter le tableau d’avancement de la
réaction.
Équation |
CH3COOH
(aq) |
+ H2O
(ℓ) |
→ |
CH3COO–
(aq) |
+ H3O+ (aq) |
|
état |
Avancement
x
(mol) |
|||||
État initial (mol) |
0 |
C1
. V1 |
Solvant |
0 |
0 |
|
Au cours de la
transformation |
x |
…… |
Solvant |
…… |
…… |
|
Avancement
final |
xf |
…… |
Solvant |
…… |
…… |
|
Avancement
maximal |
xmax |
…… |
Solvant |
…… |
…… |
-
Déterminer la valeur de l’avancement maximal xmax
de la réaction.
-
Déterminer la valeur de l’avancement final, noté xf
à partir de la valeur du pH de la solution.
-
Comparer xmax et xf,
puis conclure.
c)-
Réponses :
-
Valeur de la concentration C1 en acide
éthanoïque de la solution obtenue :
- Quantité de matière initiale d’acide éthanoïque :
- C’est
la quantité de matière d’acide éthanoïque apporté.
-
Masse d’acide éthanoïque utilisé :
-
m = µ . V
-
Or, on connaît la densité de l’acide éthanoïque :
-
-
relation :
-
m = µ0 . d .V
-
Quantité de matière correspondante :
-
C’est la quantité de matière initiale d’acide
éthanoïque :
-
-
Valeur de la concentration C1
-
-
Tableau d’avancement de la réaction :
-
n1 = C1 . V1
≈ 1,00
× 10–1
× 40
× 10–3
-
n1 ≈ 4,0
× 10–3 mol
Équation
|
CH3COOH
(aq)
|
+ H2O
(ℓ) |
→ |
CH3COO
– (aq)
|
+ H3O
+(aq) |
|
état |
Avancement
x
(mol) |
mol |
mol |
|
mol |
mol |
État initial
(mol)
|
0 |
n1
= C1
. V1
n1
≈ 4,0 × 10–3
mol |
Solvant |
|
0 |
0 |
Au cours de la
transformation
|
x |
C1
. V1
– x |
Solvant |
x |
x |
|
Avancement
final |
xf |
C1
. V1
– xf |
Solvant |
xf |
xf |
|
Avancement
maximal |
xmax
|
C1
. V1
– xmax
= 0 |
Solvant |
|
xmax |
xmax |
-
L’avancement maximal xmax serait
atteint si l’acide éthanoïque était totalement consommé.
-
Dans ce cas :
-
C1 . V1 – xmax
= 0
-
xmax = C1 . V1≈
4,0
× 10–3 mol
-
Valeur de l’avancement final, noté xf à
partir de la valeur du pH de la solution :
-
D’après de tableau d’avancement de la réaction, on peut
écrire que :
-
xf = nf (H3O
+)
-
D’autre part : pH = 2,9 qui est équivalent à [H3O
+]f = 10–
pH mol . L–1
-
xf = nf (H3O +) = [H3O +]f . V1
-
xf ≈ 10–
2,9 ×
40 × 10–3
-
xf ≈ 5,0
× 10–5 mol
-
Conclusion :
-
On constate que xf <
xmax
-
La réaction entre l’acide éthanoïque et l’eau est
instantanée, mais n’est pas totale.
-
Le réactif limitant n’ayant pas totalement réagi, les
réactifs et les produits coexistent dans le mélange réactionnel
à l’état final.
2)- Notion d’équilibre chimique.
a)-
Réaction entre l’acide éthanoïque et l’eau : addition
d’un réactif.
Addition d’acide éthanoïque pur à une solution
d’acide éthanoïque :
-
Dans un bécher A,
on verse 20 mL d’une solution d’acide éthanoïque de
concentration Ci
= 0,10 mol / L.
-
La mesure du pH
de cette solution donne pH
»
2,9.
-
On ajoute avec précaution quelques gouttes d’acide
éthanoïque pur.
-
Après agitation et stabilisation, le pH de la
solution vaut pHA
»
2,7.
-
En ajoutant quelques gouttes d’acide éthanoïque pur, on
constate une diminution de la valeur du
pH.
-
En conséquence la concentration en ion oxonium augmente.
-
On peut considérer que le volume de la solution n’a
pratiquement pas varié.
-
L’augmentation de la concentration en ions oxonium
provient de l’augmentation de la quantité de matière d’ions
oxonium.
-
Des ions oxonium se sont formés au cours de la réaction
chimique.
-
Le système a évolué dans le sens de la formation des ions
oxonium, c’est-à-dire dans le sens direct de l’équation de la
réaction.
CH3COOH
(aq)
+ H2O (ℓ) → CH3COO
–
(aq)
+ H3O + (aq) |
b)-
Réaction entre l’acide éthanoïque et l’eau : addition
d’un produit.
Addition d’éthanoate de sodium dans une solution
d’acide éthanoïque
-
Dans un bécher B,
on verse 20 mL d’une solution d’acide éthanoïque de
concentration Ci
= 0,10 mol / L.
-
La mesure du pH
de cette solution donne : pH
»
2,9.
-
On ajoute 0,5 g d’éthanoate de sodium solide dans le
bécher B.
-
Après agitation et stabilisation, le
pH de la solution
vaut pHB
»
5,3.
-
Lors de l’ajout de 0,5 g d’éthanoate de sodium, le pH
de la solution augmente, cela correspond à une diminution de la
concentration en ions oxonium.
-
Le volume n’ayant pratiquement pas varié, le système a
évolué dans le sens de la disparition des ions oxonium,
c’est-à-dire dans le sens inverse de l’équation de la réaction.
CH3COO–
(aq)
+ H3O + (aq)
→
CH3COOH (aq)
+ H2O (ℓ) |
c)-
Conclusion :
-
La réaction mise en jeu peut s’effectuer dans les deux
sens.
-
Pour l’écriture symbolique de cette réaction, on utilise
une double flèche .
-
On écrit :
CH3COOH
(aq) + H2O (ℓ)
|
-
On indique ainsi que le système atteint un état
d’équilibre.
-
La double flèche
traduit le fait que
les deux réactions sont simultanées et que le système peut
évoluer dans un sens ou dans l’autre.
- On est en présence d’un équilibre chimique dynamique.
- Les
deux réactions se produisent simultanément et annulent leurs
effets.
-
L’état final est un état d’équilibre entre les
différentes espèces chimiques.
d)-
Généralisation :
Equilibre chimique : - Un système chimique atteint un état d’équilibre lorsque, dans l’état final, les réactifs et les produits sont
simultanément présents. - L’équation de la réaction s’écrit alors avec une double
flèche qui traduit le fait que deux réactions, inverses l’une de l’autre, peuvent
se produire simultanément dans le système. |
III- Acide et base selon Bronsted.
1)- Notion d’acide et de base selon
Bronsted.
-
Un acide est une espèce chimique capable de céder au
moins un proton H
+.
-
On écrit : AH →
H
+ +
A –
-
Une base est une espèce chimique capable de capter au
moins un proton
-
On écrit : A
– + H
+
→ AH
-
Exemples :
-
HCl → H
+
+ Cl
–
-
CH3COOH
→
H
+
+ CH3COO
–
-
NH4+
→
H
+
+ NH3
-
L’espèce chimique A
– donne l’acide
AH en captant un proton
H
+.
-
On dit que A
– est la base conjuguée de l’acide
AH.
-
On parle du couple acide / base : AH / A–.
-
Exemples :
-
AH
H
+
+ A
– couple
AH / A
–
-
B + H
+
BH
+ couple BH
+ / B
-
Tableau de quelques couples acide / base
conjuguée :
Acide |
Base
conjuguée |
HCOOH Acide formique Acide
méthanoïque |
HCOO– Ion formiate Ion méthanoate |
CH3COOH Acide acétique Acide éthanoïque |
CH3COO– Ion acétate Ion éthanoate |
C6H5COOH Acide benzoïque |
C6H5COO– Ion benzoate
|
(CO2,
H2O) Dioxyde de
carbone dissous dans
l’eau |
HCO3– Ion
hydrogénocarbonate |
NH4+ Ion ammonium |
NH3 Ammoniac |
H3O
+
Ion oxonium |
H2O
Eau |
H2O Eau |
HO–
Ion hydroxyde |
-
L’eau appartient à deux couples acido-basiques.
-
L’ion H3O
+ est l’acide du couple H3O
+ (aq) / H2O (ℓ)
-
L’ion HO – (aq)
est la base du couple H2O (ℓ) / HO
– (aq).
-
L’eau est la base du couple
H3O
+ (aq) / H2O (ℓ) et l’acide
du couple H2O (ℓ) / HO –
(aq).
-
On dit que l’eau est un ampholyte ou une espèce
amphotère.
4)- Réaction acido-basique et
transfert de proton.
-
Une réaction acido-basique consiste à un transfert d'un
proton entre l’acide À1H d’un couple
sur la base A2–
d’un autre couple.
-
Couple acide / base 1 : A1H
H
+ + A1–
-
Couple acide / base 2 : A2H
H
+ + A2–
-
Équation de la réaction :
-
On se place dans le cas où l’acide A1H
réagit sur la base A2–
-
A1H +
A2– →
A1–
+ A2H
-
cette
réaction met en jeu les couples acide / base suivants : A1H
/ A1–
et A2H / A2–.
-
Exemple : Réaction entre l’acide éthanoïque et l’eau :
-
Cette réaction met en jeu les couples suivants :
-
CH3COOH (aq) / CH3COO
– (aq) :
CH3COOH (aq)
CH3COO
– (aq) + H+
-
H3O
+ (aq) / H2O (ℓ) :
H3O
+ (aq)
H2O
(ℓ) + H+
CH3COOH
(aq) |
|
|
|
CH3COO–
(aq) |
+ |
H+ |
(1) |
H2O
(ℓ) |
+ |
H+ |
|
H3O
+ (aq) |
|
|
(2) |
CH3COOH
(aq) |
+ |
H2O
(ℓ) |
|
CH3COO–
(aq) |
+ |
H3O
+ (aq) |
(1) + (2) |
-
La double flèche
indique que la
réaction peut se produire dans les deux sens.
-
Un transfert de protons a lieu entre les deux couples
acide / base.
5)- Acide faible et base faible.
Un
acide AH est faible si sa réaction avec l’eau n’est pas
totale.
AH (aq) |
+ |
H2O
(ℓ) |
|
A–
(aq) |
+ |
H3O
+ (aq) |
|
-
Exemple d’acides faibles :
-
L’acide éthanoïque, l’ion ammonium, les acides
carboxyliques de façon générale.
Une
base A –
est faible si sa réaction avec l’eau n’est pas totale.
A–
(aq) |
+ |
H2O
(ℓ) |
|
AH (aq) |
+ |
HO– (aq) |
|
-
Exemples de bases faibles :
-
L’ammoniac, les ions carboxylate, les amines sont des
bases faibles dans l’eau.
►
Cas des acides α-aminé :
-
Un acide α-aminé contient les groupes caractéristiques
carboxyle – COOH et amine – NH2.
-
En solution aqueuse, un acide α-aminé existe
essentiellement sous forme d’ions dipolaires appelés amphions ou
zwitterions.
-
Un amphion résulte du transfert interne d’un proton H+
du groupe carboxyle vers le groupe amine de l’acide α-aminé.
-
On est en présence d’une réaction acido-basique
intramoléculaire.
|
|
|
|
Acide α-aminé |
|
|
amphion ou
zwitterion |
-
Remarque : l’amphion est un ampholyte comme la molécule
d’eau.
-
C’est l’acide du couple amphion / anion :
H3N+
– CHR – COO– (aq) |
|
|
|
H2N
– CHR – COO– (aq) |
+ |
H+ |
Amphion |
|
|
|
Anion |
|
|
-
C’est la base du couple cation / amphion :
H3N+
– CHR – COOH
(aq) |
|
|
|
H3N+
– CHR – COO– (aq) |
+ |
H+ |
Cation |
|
|
|
Amphion |
|
|
a)-
Valeur du pH de l'eau pure à 25° C.
-
Le pH de l'eau pure à 25° C est égal à 7,0.
-
pH = 7 => [H3O+]
≈ 1,0
x 10–7 mol
/ L
-
L'eau pure contient des ions oxonium.
b)-
Réaction d'ionisation de l'eau :
-
L'eau est électriquement neutre.
-
Comme elle contient des ions oxonium H3O+ chargés
positivement, elle contient obligatoirement des anions, les ions
hydroxyde HO–.
-
On peut écrire l'équation bilan suivante :
-
2 H2O (ℓ) → H3O+ (aq)
+ HO– (aq)
-
Cette réaction porte le nom d'Autoprotolyse de l'eau.
-
C'est une réaction limitée.
-
Seulement 2 molécules d'eau sur 550 millions participent
à la formation des ions :
-
Considérons 1,0 L d'eau pure à 25° C :
-
n (H2O) ≈ 55,6 mol
-
n (H3O+)
≈ 1,0 × 10–7 mol
-
n (OH–)
≈ 1,0 × 10–7 mol
-
Il existe une réaction inverse à la réaction
d'autoprotolyse de l'eau, c'est la réaction acido-basique :
-
H3O+ (aq)
+ HO–
(aq) → 2 H2O (ℓ)
- Il existe dans l'eau deux réactions inverses qui se produisent simultanément.
- Elles annulent mutuellement leurs effets.
- On arrive à un équilibre chimique dynamique.
-
2 H2O (ℓ) H3O+ (aq)
+ HO– (aq)
-
sens
direct : autoprotolyse de l'eau : réaction limitée
-
sens
inverse : réaction acido-basique : réaction quasi-totale.
-
Dans l'eau pure, on trouve : une espèce majoritaire,
l'eau et des espèces ultra minoritaires, les ions oxonium et les
ions hydroxyde.
c)-
Produit ionique de l’eau à 25 ° C.
-
2 H2O (ℓ) H3O+ (aq)
+ OH– (aq)
-
Cet équilibre chimique est caractérisé par une constante
d'équilibre Ke appelé produit ionique de
l'eau.
-
Ke = [H3O+]
éq. [OH–]
éq => Ke ≈ 1,0 x 10–14 ceci
pour toutes les solutions aqueuses à 25° C
-
Ke est un nombre qui n'a pas d'unité.
-
Les concentrations doivent être exprimées en mol . L–1.
-
Pour éviter l'emploi de l'exposant 10, on utilise une
échelle logarithmique, on pose :
-
pKe = – log Ke
=> pKe ≈ 14 à 25 °C soit Ke
= 10–pKe
-
remarque :
Le produit ionique de l'eau varie de manière sensible avec la
température.
-
Tableau :
Température en °
C |
pKe |
0° |
14,96 |
25° |
14,00 |
40° |
13,53 |
60° |
13,02 |
80° |
12,6 |
100° |
12,26 |
d)-
Application :
-
Le pH d'une solution A à 25° C est égal à
2,0. Que peut-on déduire de cette valeur ?
-
pH = 2,0
-
Par définition :
-
pH = - log [H3O+]éq
cette relation est équivalente à [H3O+]
éq = 10–
pH mol . L–1
-
[H3O+] éq = 10–
2,0 mol
. L–1
-
[H3O+]
éq ≈ 1,0 × 10–2 mol
. L–1.
-
D'autre part :
-
Ke
= [H3O+]
éq . [OH–]
éq ≈
1,0 × 10–14
=>
[OH–]
éq = 10pH
– pKe mol . L–1
-
[OH–]
éq = 102
– 14 mol . L–1
-
[OH–]
éq ≈ 1,0
× 10–12 mol
. L–1
2)- Solutions neutre, acide,
basique.
a)-
Solution neutre :
-
Une solution neutre contient autant d'ions oxonium que
d'ions hydroxyde.
-
[H3O+]éq
= [OH–]
éq
=>
[H3O+]
éq 2 =
Ke
=>
-
À 25° C, pKe = 14 et pH = 7
pour les solutions neutres.
b)-
Solution acide :
-
Elle contient plus d'ions oxonium que d'ions hydroxyde.
-
À 25° C, pKe = 14 et pH < 7
pour les solutions acides.
c)-
Solution basique :
-
Elle contient plus d'ions hydroxyde que d'ions hydronium.
-
À 25° C, pKe = 14 et pH > 7
pour les solutions basiques.
3)- Constante d’acidité KA
et pKA.
a)-
Définition :
-
On considère l’acide AH (aq), de couple AH
(aq) / A –
(aq), qui réagit avec l’eau selon l’équation :
AH (aq) |
+ |
H2O
(ℓ) |
|
A–
(aq) |
+ |
H3O+ (aq) |
|
-
La constante d’acidité KA du couple
AH (aq) / A –
(aq) est la valeur numérique du quotient suivant :
-
On écrit :
-
-
Par définition : pKA = – log KA,
soit KA = 10–
pKA
b)-
Application : Détermination de la constante d’acidité
d’un couple AH (aq) / A
– (aq) par conductimétrie.
►
Questions :
On mesure la conductivité σ d’une solution aqueuse S d’acide méthanoïque HCOOH (aq) de
concentration molaire en soluté apporté C =
5,0 × 10–2 mol . L–1. La valeur de la conductivité de
la solution aqueuse S d’acide méthanoïque
vaut σ = 1 173 μS · cm–1. -
Couples acide / base mis en jeu. -
HCOOH (aq) / HCOO–
(aq) -
H3O
+ (aq) / H2O (ℓ) -
Conductivités ioniques molaires : -
λ1 = λ (HCOO–)
= 5,46
× 10–3 S . m2 . mol–1. -
λ 2 = λ (H3O+) = 35,0
× 10–3 S . m2 . mol–1. -
λ 3 = λ (HO–)
= 1,99
× 10–3 S . m2 . mol–1.
dans l’état d’équilibre en fonction de n0
et n (H3O+)éq.
- Cette valeur est-elle en
accord avec le résultat trouvé précédemment ? |
►
Réponses :
-
Équation de la réaction entre l’acide
méthanoïque et l’eau :
-
Tableau d’avancement de la réaction :
-
Relation entre les quantités d’ions n
(HCOO–)éq et n (H3O+)éq dans l’état
d’équilibre : -
n (HCOO–)éq
et n (H3O+)éq = xf -
Relation entre les concentrations [HCOO–]
éq et [H3O+] éq dans l’état
d’équilibre. -
-
Expression la conductivité σ en
fonction des concentrations des ions dans l’état
d’équilibre et des conductivités ioniques molaires. -
σ = λ (H3O+) . [H3O+] éq + λ
(HCOO–) . [HCOO–]
éq -
σ = λ2 . [H3O+] éq + λ1
. [HCOO–] éq -
σ = (λ2 +
λ1) . [H3O+] éq -
Unités : σ (S . m–1), λ2
(S . m2 . mol–1), λ1
(S . m2 . mol–1), [H3O+] éq (mol . m–3) -
Expression de la concentration [H3O+] éq et les unités de
chacune des grandeurs. -
-
Unités : σ (S . m–1), λ2
(S . m2 . mol–1), λ1
(S . m2 . mol–1), [H3O+] éq (mol . m–3) -
Valeur de la concentration [H3O+] éq en mol . m–3
puis la convertir en mol . L–1. -
Il faut convertir la valeur de la
conductivité σ = 1 173 μS · cm–1
en S · m–1 -
-
-
[H3O+] éq ≈ 2,90
× 10–3 mol . L–1. -
Valeur de la concentration [HCOO–]
éq en mol . L–1. -
[HCOO–] éq = [H3O+] éq ≈
2,90
× 10–3 mol . L–1 -
Expression la constante d’acidité KA
associée au couple HCOOH (aq) / HCOO–
(aq). -
-
Expression de la quantité d’acide méthanoïque
n (HCOOH)éq dans l’état
d’équilibre en fonction de n0 et
n (H3O+)éq. -
À partir du tableau d’avancement de la
réaction, on peut écrire : -
n (HCOOH)éq = n0
– xf -
n (HCOOH)éq = n0
– n (H3O+)éq -
Relation entre les concentrations [HCOOH]
éq, C et de [H3O+] éq. -
-
Valeur de de KA pour le
couple étudié. -
-
La valeur trouvée est en accord avec la
valeur donnée dans les tables. |
4)- Échelle des pKA
dans l’eau.
-
Valeurs des pKA pour quelques couples
acide / base dans l’eau.
►
Remarques :
-
Pour une même concentration en soluté apporté :
-
Un acide est d’autant plus fort qu’il cède facilement un
proton et donc que son pKA du couple auquel il
appartient est petit ou que son KA est
grand.
-
Une base est d’autant plus forte qu’elle capte facilement
un proton et donc que son pKA du couple auquel
elle appartient est grand ou son KA est
petit.
-
En solution aqueuse, l’acide le plus fort est l’ion
oxonium H3O+ (aq) et la base
la plus forte l’ion hydroxyde HO– (aq).
-
Exploitation de l’échelle des pKA :
-
L’acide éthanoïque (pKA = 4,8) est
situé au –dessus de l’acide méthanoïque (pKA =
3,8)
-
L’acide méthanoïque HCOOH (aq) est un acide plus
fort que l’acide éthanoïque CH3COOH
(aq).
-
En revanche, l’ion éthanoate CH3COO–
(aq) (base conjuguée de l’acide éthanoïque) est une base
plus forte que l’ion méthanoate HCOO– (aq)
(base conjuguée de l’acide méthanoïque).
-
Étude du couple AH (aq) / A–
(aq) :
-
À ce couple est associée la réaction suivante :
AH (aq) |
+ |
H2O
(ℓ) |
|
A–
(aq) |
+ |
H3O+ (aq) |
-
On associe à cette réaction une constante d’acidité :
-
-
En utilisant pKA = – log KA
-
-
La relation :
-
-
Permet de considérer trois cas :
►
Premier cas :
-
L'acide et la base conjuguée ont la même concentration.
►
Deuxième cas :
-
La base A–
est l'espèce prédominante
►
Troisième cas :
-
L’acide AH
est l’espèce prédominante.
-
Exemple : couple CH3COOH
(aq) / CH3COO
– (aq).
-
représentation
sur un axe horizontal : couple
AH /
A –.
6)- Contrôle du pH, solution
tampon.
-
Une solution tampon est une solution dont le pH
varie faiblement lors de l’addition modérée :
-
D’un acide,
-
D’une base,
-
Ou par une dilution modérée.
-
Une telle solution contient un acide faible et sa base
conjuguée en concentrations voisines.
-
Le pH d’une telle solution est voisin du pKA
du couple acide / base considéré.
-
Prévoir une application :
V-
Acide fort et base forte dans l’eau.
a)-
Définition d’un acide fort :
Un
acide AH est fort dans l’eau si sa réaction avec l’eau
est totale.
-
L’équation de cette réaction s’écrit alors avec une
simple flèche :
AH
(aq) |
+ |
H2O
(ℓ) |
→ |
A–
(aq) |
+ |
H3O+
(aq) |
-
Le pH d’une solution diluée d’acide fort, de
concentration C en soluté apporté, est :
pH = –
log C |
Valable pour
10–2
mol . L–1 ≤ C ≤ 10–6
mol . L–1 |
-
Exemples :
-
Le chlorure d’hydrogène est un acide fort dans l’eau.
HCℓ (g) |
+ |
H2O
(ℓ) |
→ |
Cℓ–
(aq) |
+ |
H3O+ (aq) |
-
Tableau :
Concentration |
C mol / L |
10–1 |
10–2 |
10–3 |
10–4 |
10–5 |
10–6 |
10–7 |
10–8 |
Acide chlorhydrique |
pH |
1,1 |
2,0 |
3,0 |
4,0 |
5,0 |
6,0 |
6,79 |
6,98 |
|
– log C |
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
6 |
7 |
8 |
-
Formule de l’acide chlorhydrique : {H3O
+ (aq) + Cℓ
– (aq)} (solution aqueuse de chlorure
d’hydrogène)
-
Application :
- On dissout n = 1,0 × 10–2 mol de chlorure d’hydrogène HCℓ (g) dans un litre d’eau.
- Quel
est le pH de la solution obtenue ?
-
Le chlorure d ‘hydrogène est une acide fort.
-
La concentration en soluté apporté : C = 1,0
× 10–2 mol
. L–1.
-
pH = – log C
-
pH ≈ – log 1,0
× 10–2
-
pH ≈ 2,0.
b)-
Définition d’une base forte :
Une
base A– est forte dans l’eau si sa réaction
avec l’eau est totale.
-
L’équation de cette réaction s’écrit alors avec une
simple flèche :
A
–
(aq) |
+ |
H2O
(ℓ) |
→ |
AH
(aq) |
+ |
HO
–
(aq) |
-
Le pH d’une solution diluée de base forte, de
concentration C en soluté apporté, est :
pH = 14 +
log C |
Valable pour
10–2
mol . L–1 ≤ C ≤ 10–6
mol . L–1 |
-
Exemples de bases fortes :
-
La solution aqueuse d’hydroxyde de sodium ou soude, la
solution aqueuse d’hydroxyde de potassium, l’ion éthanolate en
solution aqueuse.
-
Donner les équations bilans des réactions de ces bases
avec l’eau.
-
Solution aqueuse d’hydroxyde de sodium :
NaOH (s) +
H2O
(ℓ) → (Na+,
H2O)
(aq) +
OH– (aq)
-
Cela revient à la dissolution d’un composé ionique dans
l’eau que l’on peut écrire plus simplement :
|
Eau |
|
|
|
NaOH (s) |
→ |
Na+
(aq) |
+ |
HO
–
(aq) |
-
formule de
la soude : {Na+ (aq)
+ HO– (aq)}
(solution aqueuse d’hydroxyde de sodium)
-
Solution aqueuse d’hydroxyde de potassium :
|
Eau |
|
|
|
KOH (s) |
→ |
K+
(aq) |
+ |
HO
–
(aq) |
-
L’ion éthanolate en solution aqueuse :
CH3CH2O– (aq)
+ H2O (ℓ) |
→ |
CH3CH2OH
(aq) + OH– (aq) |
c)-
Remarque :
-
Dans l'eau, il n'existe pas d'acide plus fort que
H3O+ (aq) et de base plus forte que
HO
– (aq).
-
On dit que l'eau a un effet nivelant.
2)- Réaction entre un acide fort et
une base forte.
-
L’équation d’un acide fort avec une base forte s’écrit :
H3O+
(aq) |
+ |
HO
–
(aq) |
→ |
2 H2O
(ℓ) |
-
C’est la réaction inverse de l’autoprotolyse de l’eau.
-
La réaction d’autoprotolyse de l’eau est très limitée
dans le sens direct (Seulement 2 molécules d'eau sur 556
millions participent à la formation des ions).
-
Alors que la réaction acido-basique est très avancée dans
le sens direct.
-
On la considère comme totale (quasi-totale) et peut
s’écrire avec une flèche.
-
Remarque :
-
La réaction entre un acide fort et une base forte libère
de l’énergie thermique et s’accompagne d’une élévation de
température du mélange réactionnel.
-
L’énergie thermique libérée par la réaction est d’autant
plus grande que les quantités de matière mises en jeu sont
importantes.
2)- Exercices :
a)-
Exercice 8 page 340 : Utiliser la définition du pH.
b)-
Exercice 10 page 340 : Étudier un équilibre chimique.
c)-
Exercice 11 page 340 : Montrer qu’une réaction est
totale.
d)-
Exercice 13 page 341 : Reconnaître deux couples acide /
base.
e)-
Exercice 14 page 341 : étudier des réactions
acido-basiques.
f)-
Exercice 16 page 341 : vérifier que l’autoprotolyse de
l’eau est une réaction très limitée.
g)-
Exercice 18 page 342 : Tracer un diagramme de
prédominance.
h)-
Exercice 20 page 342 : Calculer le pH d’une
solution d’acide fort.
i)-
Exercice 21page 342 : Calculer le pH d’une
solution de base forte.
j)-
Exercice 24 page 342-343 : Mesure d’un pH et
incertitudes.
k)-
Exercice 32 page 345 : Point isoélectrique de la glycine.
|