Phys. N° 04 |
La Radioactivité. Cours. |
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Programme 2012 : Physique et Chimie Programme 2020 : Physique et Chimie |
QCM N° 08 |
Pour aller plus loin :
Mots clés : Instabilité des noyaux ; la radioactivité ; la loi de décroissance radioactive ; les applications de la radioactivité ; radioactivité alpha et beta ; ... |
I- Stabilité et instabilité des noyaux.
1)- Composition du noyau d’un atome.
- En 1911, Ernest Rutherford (physicien anglais) a découvert que l’atome
- (dont l’ordre de grandeur du rayon est de l’ordre de 100 pm)
- possède un noyau (dont l’ordre de grandeur du rayon est de quelques femtomètres 1 fm = 10 –15 m).
- En conséquence le noyau de l’atome est 100 000 fois plus petit que l’atome.
- De plus, il rassemble pratiquement toute la masse de l’atome.
- Le noyau est constitué de particules appelées nucléons.
- Les nucléons sont de deux types : les protons et les neutrons.
- Remarque : e représente la charge élémentaire.
- Toute charge électrique s’exprime en un nombre entier de charges élémentaires : q = ± n e
- La
masse du neutron est voisine de celle du proton :
mp
≈
mn
- Le nombre de nucléons est noté
A,
on l’appelle aussi le nombre de masse.
- Le nombre de protons que contient le noyau est noté Z.
-
On l’appelle le numéro atomique ou le nombre de charge.
- Les deux nombres A et Z suffisent pour caractériser un noyau.
-
Le nombre de neutrons :
A
– Z.
2)- Isotopes. (Même place dans la classification périodique).
- A chaque couple de valeurs (Z, A), correspond un type de noyau que l’on note :
A
Z |
X |
, où X est le symbole de l’élément chimique.
- En conséquence, la notation représente le noyau d’un atome.
- Des noyaux possédant le même nombre de protons mais des nombres différents de neutrons sont appelés isotopes.
- Il existe environ 350 noyaux naturels et plus de 2500 noyaux artificiels obtenus en laboratoire.
- Exemples :
Atomes isotopes |
|||||||
12 6 |
C |
|
13 6 |
C |
|
14 6 |
C |
98,9 % |
1,1 % |
Traces |
|||||
Composition d'un morceau de graphite |
- On utilise une unité adaptée à la physique nucléaire : l’unité de masse atomique.
- L’unité de masse atomique u est le douzième de la masse du carbone 12.
1 .u = 1,6605402
x
10–27 kg.
- Exemple : la masse d’un noyau d’Hélium est m H ≈ 4,001 51 u.
- En conséquence, la masse d’un noyau est voisine de A en unité atomique.
- Un nucléon étant environ 1850 fois plus lourd qu’un électron, la masse d’un noyau est voisine de celle de l’atome correspondant.
- La stabilité des noyaux résulte de la compétition entre l’interaction forte, responsable de l’attraction des nucléons et
- de l’interaction électromagnétique responsable de la répulsion entre les protons.
- L’interaction forte est intense mais de très courte portée (de l’ordre du femtomètre : 1 fm = 10 –15 m, soit un milliardième de micromètre.)
- La stabilité des noyaux obéit aussi aux lois de la mécanique quantique : un noyau possédant trop de particules de même type est instable.
- Dans les petits noyaux, il y a une tendance à la symétrie :
- Le nombre de protons est égal au nombre de neutrons pour les noyaux stables.
- Un noyau est instable s’il possède trop de protons par rapport au nombre de neutrons.
- Un noyau est instable s’il possède trop de neutrons par rapport au nombre de protons.
- Un noyau est instable s’il possède trop de protons et trop de neutrons.
- Un noyau instable est un noyau qui possède :
- Trop de protons
- Trop de neutrons
- Trop de nucléons.
- Exemples : le carbone 14 est instable, l’oxygène 14 est instable, de même l’uranium 238 est instable.
- La cohésion du noyau est due à l’existence d’une interaction forte, attractive qui unit l’ensemble des nucléons et
- qui prédomine devant l’interaction électrique (répulsion entre les protons).
- Il y a antagonisme entre l’interaction forte et la répulsion des protons.
- Dans certains cas la cohésion n’est pas suffisante, on dit que les noyaux sont instables.
- Ils se désintègrent spontanément, on dit qu’ils sont radioactifs. Ce sont des radionucléides.
- La radioactivité a été découverte par Henri Becquerel en 1896 (1852 – 1908).
- Il découvre la radioactivité de l’uranium au cours de travaux sur la phosphorescence.
- Les travaux sont poursuivis par Pierre et Marie Curie.
- En 1898, ils découvrent la radioactivité du polonium Po 210 et du radium Ra 226.
- En 1903 : prix Nobel de physique (Henri Becquerel avec Pierre et Marie Curie).
- La radioactivité artificielle fut mise en évidence en 1934 par Irène et Frédéric Joliot – Curie.
- Ils ont créé par réaction nucléaire un isotope radioactif du phosphore.
- On connaît actuellement, une cinquantaine de nucléides naturels radioactifs et environ 1200 nucléides artificiels radioactifs.
2)- Les Émissions Radioactives.
- Une source radioactive peut émettre :
- Des particules
- Un rayonnement γ.
- Les particules émises sont de trois types : les particules α , β+ et β– .
a)- Les particules α (alpha).
- Ce
sont des particules
, des noyaux d’hélium dont l’écriture symbolique :
, ion
- Ce
ne sont pas des particules relativistes.
- Les particules sont directement ionisantes mais peu pénétrantes.
- Elles
sont arrêtées par une feuille de papier et par une épaisseur de quelques centimètres
d’air.
- elles pénètrent la peau sur une épaisseur de l’ordre de quelques micromètres.
- Elles ne sont pas dangereuses pour la peau.
- Par contre, elles sont dangereuses par absorption interne : inhalation, ingestion.
b)- Les particules β (bêta).
- On
distingue :
- Les particules β– qui sont des électrons :
- Masse : m e = 9,1 x 10–31 kg
- Charge : – e = 1,602189 x 10–19 C
- Les particules β+ qui sont des positons (antiparticule de l’électron).
- Masse : m e = 9,1 x 10–31 kg
- Charge : + e = 1,602189 x 10–19 C .
- Les
particules sont émises à grande vitesse
- Ce sont des
particules relativistes.
- Elles
sont plus pénétrantes mais moins ionisantes que les particules
α.
- Elles
sont arrêtées par un écran de Plexiglas ou par une plaque d’aluminium de
quelques centimètres.
- Elles pénètrent la peau sur une épaisseur de quelques millimètres.
- Elles sont dangereuses pour la peau.
c)- Le rayonnement γ (gamma).
- Il accompagne l’émission de rayonnements α , β+ et β– .
- Il
est constitué d’une onde électromagnétique de très courte longueur d’onde ((λ
≈
10–12 m et
υ
≈
1020 Hz ).
- Le
rayonnement est constitué de photons qui se déplacent à la vitesse de la
lumière et dont la masse est nulle.
- Ils
ne sont pas directement ionisants, mais ils sont très pénétrants. Ils
peuvent traverser jusqu’à 20 cm de plomb.
- Par
interaction avec les atomes des substances traversées, ils peuvent donner
naissance à des électrons qui eux sont ionisants.
- Rappels de seconde : λ = v . T et pour les ondes électromagnétiques : λ = c . T et .
- Lorsqu’un noyau est instable, il subit une transformation spontanée conduisant à la formation d’un nouveau noyau .
- Ce phénomène porte le nom de radioactivité.
- est appelé le noyau père et est appelé le noyau fils.
- Cette transformation radioactive s’accompagne de l’émission de particules et de rayonnements électromagnétiques.
4)- Les Lois de conservation : Loi de Soddy.
- Toutes les réactions nucléaires vérifient les lois de conservation suivantes :
- Conservation de la charge électrique.
- Conservation du nombre total de nucléons.
- Conservation de la quantité de mouvement.
- Conservation de l’énergie.
A Z |
X |
→ |
A' Z' |
Y |
+ |
a z |
p |
Noyau-père |
Noyau-fils |
Particule |
- Lois de Soddy :
- Conservation du nombre de nucléons : |
A = A' + a |
- Conservation de la charge globale : |
Z = Z' + z |
5)- Les équations de la radioactivité.
a)- Radioactivité α.
- Un noyau lourd instable éjecte une particule α et donne un noyau fils plus léger, généralement dans un état excité
A Z |
X |
→ |
A' Z' |
Y |
+ |
4 2 |
He |
Noyau-père |
Noyau-fils |
Particule α |
- Lois de Soddy :
- Conservation du nombre de nucléons : |
A' = A – 4 |
- Conservation de la charge globale : |
Z' = Z – 2 |
A Z |
X |
→ |
A – 4 Z – 2 |
Y |
+ |
4 2 |
He |
Noyau-père |
Noyau-fils |
Particule α |
- Exercice : L’uranium 238 est émetteur α. Écrire l’équation de la réaction.
238 92 |
U |
→ |
234 90 |
Th |
+ |
4 2 |
He |
Uranium |
Thorium |
Particule α |
- Exercice : Le radium 226 est émetteur α. Écrire l’équation de la réaction.
226 88 |
Ra |
→ |
222 86 |
Rn |
+ |
4 2 |
He |
Radium |
Radon |
Particule α |
b)- Radioactivité β –.
- Cette radioactivité se manifeste lorsque le noyau présente un excès de neutrons.
- Au cours de la désintégration, il y a émission :
- D’un électron noté .
A Z |
X |
→ |
A Z + 1 |
Y |
+ |
0 – 1 |
e |
Noyau-père |
Noyau-fils |
Particule β – |
- Les lois de Soddy :
- Conservation du nombre de nucléons : |
A' = A |
- Conservation de la charge globale : |
Z' = Z + 1 |
- Exercice : le carbone 14 est émetteur β – .
- Écrire l’équation de la réaction.
14 6 |
C |
→ |
14 7 |
N |
+ |
0 – 1 |
e |
Carbone |
Azote |
Particule β – |
- Le noyau père possède trop d’électrons :
1 0 |
n |
→ |
1 1 |
H |
+ |
0 – 1 |
e |
Neutron |
Proton |
Particule β – |
- Exercice : le césium 137 est émetteur β – . Écrire l’équation de la réaction.
137 55 |
Cs |
→ |
137 56 |
Ba |
+ |
0 – 1 |
e |
Césium |
Baryum |
Particule β – |
c)- La radioactivité β + .
- Cette radioactivité se manifeste lorsque le noyau d’un atome possède trop de protons.
- Au cours de la désintégration, il y a émission :
- D’un positon noté .
A Z |
X |
→ |
A Z – 1 |
Y |
+ |
0 + 1 |
e |
Noyau-père |
Noyau-fils |
Particule β + |
- Les lois de Soddy :
- Conservation du nombre de nucléons : |
A' = A |
- Conservation de la charge globale : |
Z' = Z – 1 |
- Exercice : l’oxygène 14 est émetteur β + .
- Écrire l’équation de la réaction.
14 8 |
O |
→ |
14 7 |
N |
+ |
0 + 1 |
e |
Oxygène |
Azote |
Particule β + |
- Le noyau père possède trop d’électrons :
1 1 |
H |
→ |
1 0 |
n |
+ |
0 + 1 |
e |
Proton |
Neutron |
Particule β + |
d)- La désexcitation γ.
- Le noyau-fils est le plus souvent dans un état instable, il libère son excédant d’énergie sous forme de rayonnement γ.
- Il se désexcite.
A Z |
Y |
→ |
A' Z' |
Y* |
+ |
0 0 |
γ |
Noyau-fils Etat excité |
Noyau-fils Etat stable |
Rayonnement |
- La transformation qui permet de passer du noyau père au noyau fils non excité s’effectue en deux étapes.
(1) |
A Z |
X |
→ |
A' Z' |
Y |
+ |
a z |
p |
Noyau-père |
Noyau-fils |
Particule |
(2) |
A Z |
Y* |
→ |
A' Z' |
Y |
+ |
|
γ |
Noyau-fils Excité |
Noyau-fil Stable |
Rayonnement |
- Les rayonnements issus de la radioactivité ne sont pas directement perceptibles.
- La radioactivité est invisible, inaudible, inodore.
- Elle ne peut être mise en évidence que par des outils d’observation indirecte :
- Les plaques photographiques.
- Des chambres d’ionisation.
- Les détecteurs les plus couramment utilisés :
- Les compteurs à ionisation de gaz, les scintillateurs et les semi-conducteurs.
- Le principe est le même pour les différents détecteurs.
- Un signal électrique est produit lorsque des électrons ou des rayons γ émis par le corps radioactif traversent le détecteur.
7)- Le diagramme de stabilité.
- L’ensemble des noyaux stables (en rouge) forme sur la représentation graphique la vallée de stabilité.
- Les noyaux légers stables se répartissent au voisinage de la première bissectrice (N = Z autant de protons que de neutrons).
- Les noyaux lourds stables s’écartent de la bissectrice.
- Ils ont plus de neutrons que de protons.
- Pour les noyaux instables :
- En bout de la vallée de stabilité, ils se désintègrent en émettant des particules alpha :
- ils sont radioactifs alpha.
- Au-dessus de la vallée de stabilité, ils sont émetteur β–.
- Au-dessous du domaine de stabilité, ils sont émetteurs β+.
|
N = A – Z :
Nombre de neutrons |
|||||||||||||
11 |
|
|
|
|
|
|
|
|
19O |
|||||
10 |
|
|
|
|
|
|
|
17N |
18O |
|||||
9 |
|
|
|
|
|
|
|
16N |
17O |
|||||
8 |
|
|
|
|
|
|
14C |
15N |
16O |
|||||
7 |
|
|
|
|
|
12B |
13C |
14N |
15O |
|||||
6 |
|
|
|
|
10Be |
11B |
12C |
13N |
|
|||||
5 |
|
|
|
8Li |
9Be |
10B |
11C |
|
|
|||||
4 |
|
|
6He |
7Li |
|
|
10C |
|
|
|||||
3 |
|
|
|
6Li |
7Be |
|
|
|
|
|||||
2 |
|
3H |
4He |
|
|
|
|
|
|
|||||
1 |
n |
2H |
3He |
|
AX |
|
Nucléide
stable |
|||||||
0 |
|
1H |
|
AX |
AX |
AX |
Nucléide
instable |
|||||||
|
0 |
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
6 |
7 |
|
|||||
Z :
Nombre de protons |
III- Loi de décroissance radioactive.
1)- Caractère aléatoire d’une désintégration radioactive.
- Un noyau instable est susceptible de revenir à l’état stable à tout moment. - Le phénomène de désintégration est imprévisible. - Pour un noyau instable donné, on ne peut prévoir la date de sa désintégration. - En revanche, on connaît la probabilité de désintégration de ce noyau par unité de temps. - Le phénomène de désintégration est aléatoire. - La probabilité qu’a un noyau radioactif de se désintégrer pendant une durée donnée est indépendante de son âge. - Elle ne dépend que du type de noyaux considéré. - Un noyau de carbone 14 apparu, il y a mille ans et un autre formé, - il y a 5 min ont exactement la même probabilité de se désintégrer dans l’heure qui vient. - Un noyau ne vieillit pas. - Ce caractère aléatoire fait que pour un ensemble de noyaux instables identiques, - on ne peut prévoir lesquels seront désintégrés à une date donnée, - mais on peut prévoir combien de noyaux seront désintégrés. - On peut prévoir avec précision l’évolution statistique d’un grand nombre de noyaux radioactifs. - C’est un phénomène sur lequel il est impossible d’agir. - Il n’existe aucun facteur permettant de modifier les caractéristiques de la désintégration d’un noyau radioactif. |
- Chaque nucléide radioactif est caractérisé par une constante radioactive λ, qui est la probabilité de désintégration d’un noyau par unité de temps.
- Elle s’exprime en s –1.
- La constante λ ne dépend que du nucléide.
- Elle est indépendante du temps, des conditions physiques et chimiques.
- Pendant la durée Δt, la probabilité pour qu’un noyau se désintègre est λ . Δt
3)- Loi de décroissance radioactive.
- Considérons un échantillon contenant :
- N (t) noyaux radioactifs à la date t.
- A la date t + Δt très proche de t, le nombre de noyaux radioactifs a diminué.
- Pendant l’intervalle de temps Δt très court, on peut considérer que le nombre de noyaux ayant subi une désintégration est : λ . Δt . N.
- La variation ΔN du nombre N de noyaux pendant la durée Δt est donnée par la relation :
- ΔN = - λ . Δt . N soit : ΔN + λ . Δt . N = 0 (1)
- Divisons l’expression (1) par Δt, il vient :
-
- Lorsque Δt → 0, l’expression (2) s’écrit :
-
- La solution de cette équation différentielle du premier ordre donne la loi de décroissance radioactive :
- N (t) = N 0 e – λ t
- N 0 représente le nombre de noyaux présent à la date t 0 = 0
- N (t) représente le nombre de noyaux radioactifs présents à la date t
- λ est la constante radioactive s –1.
-
Énoncé :
Loi de décroissance
radioactive. - Le nombre de noyaux radioactifs N (t) présents à la date t dans un échantillon est
donné par la loi de décroissance radioactive N (t) = N0 e – λ t - N0 représente le nombre de noyaux
radioactifs initialement présents. |
Définition : - Pour un type de noyaux radioactifs, la demi-vie t½ est la durée au bout de laquelle la moitié des noyaux radioactifs initialement présent dans l’échantillon se sont désintégrés. |
- Relation entre t½ et λ :
- Au temps t :
- N (t) = N 0 e – λ t
- Au temps t + t½:
- N (t + t½) = N 0 e – λ (t + t½)
- En conséquence :
-
La demi-vie n’a qu’une valeur statistique. Elle indique qu’un noyau radioactif a une chance sur deux de disparaître au bout d’une demi-vie. |
5)- Courbe de décroissance et Constante de temps τ.
- La constante de temps, notée τ est l’inverse de la constante radioactive.
- Elle s’exprime en seconde s.
- Expression :
- On peut obtenir la valeur de la constante de temps τ à partir de la loi de décroissance.
-
- Si l’on se place au temps t = 0 :
-
- En conséquence, la tangente à la courbe N (t) = N0 e – λ t à l’instant initial rencontre l’axe des abscisses à la date τ.
- Exemples :
6)- Activité d’un échantillon radioactif.
- L’activité A(t) d’un échantillon radioactif à la date t est le nombre de désintégrations par seconde de cet échantillon.
- L’unité d’activité est le Becquerel Bq en hommage à Henri Becquerel.
1 Bq = 1 désintégration par seconde.
- Si l’on considère qu’entre t et t + Δt, le nombre de noyaux radioactif a diminué de ΔN,
- l’activité est donnée par la relation : ceci représente l’activité moyenne.
- Pour avoir l’activité à un instant donné, il faut faire tendre Δt → 0.
- En conséquence :
-
- Si l’on pose A0 = λ . N0 => A (t) = A0 e – λ t
- La décroissance de l’activité suit la même loi que la décroissance du nombre de noyau radioactif d’un échantillon.
- Ordre de grandeur des activités : l’eau de mer a une activité de l’ordre de 10 Bq par litre.
- Le Radon, présent dans l’air, à l’état de trace, a une activité de quelques centaines de Bq.
- Le corps humain A ≈ 104 Bq,
- Les sources radioactives, utilisées au laboratoire, ont une activité comprise entre 4 x 104 Bq et 4 x 107 Bq.
- L’activité d’un gramme de radium est supérieure à 1010 Bq.
- On utilise aussi le curie comme unité de radioactivité :
1 Ci = 3,7 x 1010 Bq
IV- Applications à la radioactivité.
1)- La radioactivité naturelle.
- Les noyaux radioactifs présents depuis la formation de l’Univers :
- L’uranium 238 (t½ = 4,5 x 109 ans),
- Le potassium 40 (t½ = 1,35 x 109 ans),
- L'uranium 235 (t½ = 7,04 x 108 ans),
- Leur durée de demi-vie est très longue par rapport à l’âge de la Terre (4,5 milliards d’années).
- On les trouve encore de nos jours.
- Les radionucléides de durée de demi-vie courte.
- Ce sont les noyaux fils des noyaux précédents :
- Le radium 226 : t½ =1 622 ans ,
- Le radon 222 : t½ = 3,82 j
- Le plomb 214 : t½ = 3,05 min.
- Les radionucléides formés par impact : impact d’un noyau stable avec une particule cosmique ou issue de la désintégration
14 7 |
N |
+ |
1 0 |
n |
→ |
14 6 |
C |
+ |
1 1 |
H |
- Le carbone 14 est radioactif, sa durée de demi-vie : t½ = 5568 ± 30 ans
2)- La radioactivité artificielle.
- En 1934, Irène et Frédéric Joliot – Curie découvre la radioactivité artificielle.
- Une feuille d’aluminium est bombardée avec des particules alpha produites par du polonium 210.
- Première étape :
4 2 |
He |
+ |
27 13 |
Al |
→ |
30 15 |
P* |
+ |
1 0 |
n |
- C’est une transmutation (α, n) produisant du phosphore 30 radioactif.
- Le phosphore 30 est émetteur β +.
- Deuxième étape :
30 15 |
P* |
→ |
30 14 |
Si |
+ |
0 1 |
e |
+ |
0 0 |
υ |
+ |
γ |
- Pour obtenir des radionucléides artificiels, on peut utiliser différents projectiles :
- des particules chargées comme les protons,
- les particules alpha ou les deutons (noyaux de deutériums notés d ) ou
- des particules neutres comme les neutrons n.
3)- La datation au carbone 14.
- Elle est fondée sur l’utilisation de la loi de décroissance radioactive de l’isotope , radioactif β–.
- La demi-vie du carbone 14 est fixée de façon conventionnelle à
- t1/2 = 5568 ± 30 ans (valeur admise en 1950).
- Le carbone 14 est présent dans l’atmosphère.
- Il est régénéré par une réaction nucléaire faisant intervenir des neutrons cosmiques et des noyaux d’azote 14 :
14 7 |
N |
+ |
1 0 |
n |
→ |
14 6 |
C |
+ |
1 1 |
H |
- La proportion de carbone 14 par rapport au carbone 12 est de l’ordre de 10–12.
- Il en est de même dans le dioxyde de carbone atmosphérique.
- On fait l’hypothèse que cette proportion est à peu près constante à l’échelle de quelques dizaines milliers d’années.
- Tous les organismes vivants échangent du dioxyde de carbone avec l’atmosphère,
- soit directement, via la photosynthèse,
- soit indirectement via l’alimentation. Les tissus fixent l’élément carbone.
- La proportion de carbone 14 par rapport au carbone 12 est la même que la proportion atmosphérique.
- A leur mort, les organismes cessent de fixer l ‘élément carbone et le carbone 14 n’est plus régénéré.
- La quantité de carbone 14 présent dans les tissus diminue alors selon la loi de décroissance radioactive.
- L’activité radioactive A0 d’un organisme vivant due au carbone 14 est égale à t1/2 = 814 ± 4 Bq pour un échantillon de 1 g.
- En mesurant à un instant t l’activité A (t) d’un échantillon organique mort, de masse connue, on peut déterminer son âge :
-
- La quantité de carbone 14 restant dans un échantillon est encore mesurable jusqu’à 50 000 ans environ.
4)- Les effets biologiques de la radioactivité.
- Les expositions aux radiations radioactives sont de deux ordres :
- Les irradiations directes issues de sources extérieures au corps humain
- (certaines roches granitiques qui contiennent du thorium 232, le radon 222 présent dans l’atmosphère, …les effets de la centrale de Tchernobyl).
- Les irradiations internes (iode 131 radioactif qui se fixe dans la glande thyroïde : t1/2 = 8,02 j )
- La dose reçue par une personne irradiée détermine :
- La gravité des effets immédiats (rougeur de la peau, brûlures, ..)
- La probabilité d’apparition des effets aléatoires (anomalies génétiques ou héréditaires, cancers, leucémies,…)
V- Applications : exercice 12 page 116, 14 page 117, 21 page 117, 29 page119.