Chute libre et parachutisme, correction

Pondichéry

2004

Physique 1

Correction

    


EXERCICE I. 

CHUTE LIBRE ET PARACHUTISME (6 points)

Énoncé

 
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Cet exercice vise dans un premier temps à analyser quelques informations extraites d'un document Internet relatif

au projet de "Grand Saut" du parachutiste Michel Fournier et dans un deuxième temps à étudier un saut en parachute plus classique.

Les deux parties A et B sont indépendantes.  

PARTIE A - Le grand saut  

D'après l'édition Internet du vendredi l2 juillet 2002 du Quotidien Québécois Le Devoir. Paris - Michel Fournier,

58 ans, ancien instructeur parachutiste de l'armée française, a annoncé hier son intention d'effectuer

en septembre un saut en chute libre de 40 000 mètres d'altitude au-dessus du Canada.

«Ce qui m'intéresse au premier chef c'est le record et le challenge physique que représente ce saut»,

a déclaré Michel Fournier à Paris.

Pour réaliser cet exploit, il sera équipé d'une combinaison pressurisée proche de celles utilisées par les astronautes

mais modifiée pour résister à des températures extrêmement basses (moins 110 degrés Celsius) et équipée d'un parachute.

Il atteindra l'altitude de 40 000 mètres en trois heures environ, à bord d'une nacelle, elle aussi pressurisée,

et tirée par un ballon gonflé à l'hélium.

La durée du saut est évaluée à six minutes vingt-cinq .secondes.

En l'absence de pression atmosphérique, Fournier dépassera la vitesse du son (1067 kilomètres/heure) trente secondes environ après son départ en position verticale.

Il sera ensuite progressivement freiné dans sa chute par la densification de l'air.

Il pourra alors reprendre une position horizontale et ouvrir son parachute à une altitude de 1000 mètres.

Pour des raisons de sécurité, le saut aura lieu dans le nord du Canada, au-dessus de la base de Saskatoon, dans une zone où la densité de population est très réduite.

Le record est actuellement détenu par l'Américain Joseph Kittinger, qui, en août 1960, avait sauté d'une nacelle à 30 840 mètres.

 

1 - L'intensité de la pesanteur (début du saut)

1.1   - Le système constitué par le parachutiste et son équipement subit, de la partde la Terre, une force de gravitation .

Exprimer littéralement la valeur F de cette force en fonction de la masse de la Terre MT, du rayon de la Terre RT,

de la constante de gravitation universelle G,de la masse m du système et de son altitude h.  

Expression littérale de la valeur de F :

force F

1.2 - On assimile le poids à la force de gravitation.

En déduire l'expression littérale de l'intensité g de la pesanteur à l'altitude h.

Expression littérale de g :

On assimile le poids à la force de gravitation.

En conséquence :

Poids et force F

 

1.3 - Calculer l'intensité de la pesanteur à l'altitude 40 km.

Valeur de l’intensité de la pesanteur à l’altitude de 40 km :

g = 9,69 N / kg

2 - La chute libre (début du saut)

Au début du saut, la pression atmosphérique est très faible : l'air est raréfié et son action sur le parachutiste peut être négligée

On admettra pour cette question que l'intensité de la pesanteur est constante, de valeur égale à g =  9,7 N.kg – 1.

On précise que la vitesse initiale est nulle,

2.1 - Qu'appelle-t-on une chute libre ?

Un corps est en chute libre lorsqu’il est soumis à la seule action de son poids.

 

2.2 - Établir l'expression de l'accélération du parachutiste lors de cette phase du saut.

Expression de l'accélération du parachutiste lors de cette phase du saut :

Le système : le parachutiste de masse m et de centre d’inertie G

On choisit un référentiel terrestre supposé galiléen.

On choisit un repère associé au référentiel d’étude :

Axe vertical, orienté de haut en bas :   repère

 

La deuxième loi de Newton appliquée au système : 

Dans un référentiel Galiléen, la somme vectorielle des forces extérieures

appliquées à un solide est égale au

produit de la masse du solide par le vecteur accélération de son centre d’inertie.

On écrit :   deuxième loi de Newton(1)

expression de l'accélération

Dans le repère d’étude,

on peut écrire que :

expression de l'accélération 

 

2.3 - Établir la relation liant la vitesse v atteinte à la durée de chute t

Vérifier que la durée de chute t1 permettant d'atteindre la "vitesse" du son (soit v1 = 1067 km.h – 1) est bien celle présentée dans le texte.

Relation liant la vitesse v atteinte à la durée de chute t : dans le cas considéré, vx = v.

La grandeur vx est une primitive de ax :

vx = g . t  + v0x  

Comme la vitesse initiale est nulle :

vx = g . t

vx 9,7 t

Durée de chute t1 permettant d'atteindre la "vitesse" du son

(soit v1 = 1067 km.h – 1) :

 t1 = 30,6 s

Le résultat est en accord avec le texte : «Fournier dépassera la vitesse du son (1067 kilomètres /heure) trente secondes environ après »

2.4 - Établir la relation liant la distance x parcourue à la durée de chute.

Calculer la distance x, parcourue quand la "vitesse" du son est atteinte.

Quelle est alors l'altitude h, du parachutiste ?

Relation liant la vitesse x à la durée de chute t :

La grandeur x est une primitive de vx  : c'est-à-dire une primitive de vx = g . t

vitesse

Comme x0 = 0,

x = 1/2 g . t²

Altitude du parachutiste :

h = 35,5 km

 

3 - Les conditions de température

3.1- A propos du son, le terme de célérité est préférable à celui de vitesse. Expliquer.

Le son, ou l’onde sonore est une perturbation qui se propage sans transport de matière. 

C’est le déplacement d’une variation de pression.

L’onde sonore transporte de l’énergie sans transfert de matière. 

Pour le déplacement d’une onde, on préfère utiliser le terme célérité au terme vitesse.  

3.2 - En admettant que la célérité du son est proportionnelle à la racine carrée de la température absolue,

déterminer la température θ1 de l'atmosphère correspondant à une célérité v1 = 1067 km.h – 1.

Température θ1 de l'atmosphère correspondant à une célérité

v1 = 1067 km.h – 1

On donne :   vitesse avec :

  rapport des vitesses

On tire :  

téta1 = - 54,6 °C  

PARTIE B : Le saut classique

Le parachutiste et son équipement (système étudié) ont au total une masse m = 80 kg.

On supposera que le parachutiste s'élance sans vitesse initiale d'un ballon immobile situé à 1000 m d'altitude.

Le saut se déroule en deux phases.

1 - Première phase

Lors de la première phase, le parachute n'est pas déployé. 

L'action exercée par l'air peut être modélisée par une force de valeur exprimée par F = k v2 avec k = 0,28 S.I. (unités du système international) 

La poussée d’Archimède due à l'air sera supposée négligeable. 

L'intensité de la pesanteur sera considérée comme constante et de valeur g0 = 9,8 N.kg – 1.

1.1 - Déterminer l'unité du coefficient k (en utilisant les unités fondamentales du système international).

 

Unité de k :

1.2 - Effectuer le bilan des actions exercées sur le système et établir l'équation différentielle relative à l'évolution de la vitesse du système au cours du temps.

Montrer qu'elle correspond numériquement à   équation différentielle

 

Bilan des actions mécaniques : le poids vecteur poids  et la force  vecteur force.

Le système : le parachutiste de masse m et de centre d’inertie G.

On choisit un référentiel terrestre supposé galiléen. 

On choisit un repère associé au référentiel d’étude : 

Axe vertical, orienté de haut en bas  repère

 

La deuxième loi de Newton appliquée au système : 

Dans un référentiel Galiléen, la somme vectorielle des forces extérieures appliquées à un solide

est égale au produit de la masse du solide par le vecteur accélération de son centre d’inertie.

On écrit   deuxième loi de Newton(1)

Schéma :

bilan des forces

bilan des forces

On projette cette relation sur l’axe x’Ox :

 bilan des forces

Dans le cas considéré, vx = ve

 accélération

En combinant (2) et (3) :

 équation différentielle

Équation du type :

 équation différentielle

En remplaçant les constantes par leur valeur respective :

 équation différentielle

Conditions initiales : v0x = v0 = 0 et

x0 = 0

 

1.3 - La courbe d'évolution de la vitesse au cours du temps est représentée en annexe 1 à rendre avec la copie.

1.3.1- Déterminer la vitesse limite et le temps caractéristique de ce mouvement.

Vitesse limite et temps caractéristique :

annexe 1 

graphique

Cliquer sur l'imaqge pour l'agrandir

graphique

Vitesse limite : vlim 53 m / s

Temps caractéristique : τ 5,5 s  

1.3.2 - Comment peut-on retrouver, à partir de ce document, une valeur approchée de l'intensité de la pesanteur ?  

Valeur approchée de l'intensité de la pesanteur :

La valeur approchée de l’intensité de la pesanteur est donnée par celle du coefficient directeur de la tangente à l’origine à la courbe v = f (t) :

   g = 9,6 m / s²

1.4 - La courbe précédente a en fait été obtenue par résolution de l'équation différentielle précédente par la méthode numérique itérative d'Euler. 

Un extrait de la feuille de calcul est représenté ci-dessous.

Date t (s)

Vitesse

v ( m / s)

Accélération

accélération ( m / s 2)

0,00

0,00

9,80

0,10

0,98

9,80

0,20

1,96

9,79

0,30

2,94

9,77

0,40

3,92

9,75

0,50

4,89

9,72

0,60

5,86

9,68

0,70

6,83

9,64

1.4.1 - Quel est le pas Δt utilisé pour les calculs ?

Pas utilisé pour le calcul : Δt = 0,10 s.

1.4.2 - Expliquer la méthode d'Euler en effectuant les calculs de l'accélération à la date t4 = 0,40 s et de la vitesse à la date t4 = 0,40 s.  

Cette méthode consiste à obtenir des valeurs approchées de la fonction v = f (t) et d’en déduire une représentation graphique.

À condition de choisir Δt suffisamment petit, on peut écrire que :  équation différentielle

Or Δv représente la variation de la valeur de la vitesse pendant la durée Δt.

Si on connaît les valeurs de a et b et les conditions initiales, on peut trouver de proche en proche les différentes valeurs de la vitesse v au cours du temps.

Les conditions initiales sont les suivantes : au temps t0 =  0, v = v0 = 0

On choisit une valeur de Δt suffisamment petite : c’est le pas du calcul.

À la date t1t0 Δt,  la vitesse est devenue : v1 = v0 Δv0 avec

 équation différentielle

en conséquence :  expression de la vitesse v1

Cette valeur est calculable puisque les valeurs a, b et v0 sont connues.

On procède de la même façon pour le calcul de v2.

À la date t2t1 Δt,  la vitesse est devenue :

expression de la vitesse v2

À la date tn+1tn Δt,  la vitesse est devenue :  

expression de la vitesse

Exemple pour le calcul de v4 : 

v4 = 3,92 m / s

On peut en répétant ce calcul, déterminer la valeur de la vitesse aux différentes dates séparées de Δt

On peut ainsi obtenir la représentation graphique de v en fonction du temps t.

L’équation différentielle « a été résolue » numériquement par une méthode itérative.

La résolution mathématique de l’équation différentielle du type :  

équation différentielle 

donne comme solution :

expression de la vitesse

Pour aller plus loin

 

Méthode d'Euler (graphique)

1.4 - Sur le document fourni en annexe 1 à rendre avec la copie, est également représentée l'évolution de la position x au cours du temps. 

Déterminer à quelle date le parachutiste atteindrait le sol s'il n'ouvrait pas son parachute.

Date à laquelle le parachutiste atteindrait le sol s'il n'ouvrait pas son parachute :

Le parachutiste s'élance sans vitesse initiale d'un ballon immobile situé à 1000 m d'altitude. 

Il arrive au sol après avoir parcourue 1000 m et la durée correspondante est d’environ 23 s.  

graphique

Cliquer sur l'image pour l'agrandir

t ≈ 23 s

Remarque : x est une primitive de  

expression de la vitesse

 On trouve comme expression :

expression de la vitesse

2 - Deuxième phase

Le parachutiste déclenche l'ouverture de son parachute à l'instant 12 s.

La vitesse diminue se stabilise en 4 s à la valeur limite de 4,5 m.s – 1.

2.1 - L'ouverture du parachute modifie la force de frottement exercée par l'air qui devient F’ = k’ v2.

En s'aidant de l'expression littérale de la vitesse limite, déterminer la valeur de k'.

 

L’équation différentielle est de la forme : équation différentielle .

Lorsque la vitesse limite est atteinte,

  k' = 38,7 kg / m

2.2 - Représenter, sur l'annexe 2 à rendre avec la copie, l'évolution de la vitesse au cours du temps

(évolution correspondant à l'ensemble du saut). 

L'évolution correspondant à la chute étudiée au cours de la première phase,

lorsque le parachute n'est pas déployé, est rappelée en trait fin.

graphique

pouce

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