Métropole 2011 : Bac Sciences Physiques Exercice 2 : CHUTE VERTICALE D'UN BOULET
(5,5 points) Énoncé et Correction |
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Exercice
2 : CHUTE VERTICALE D’UN BOULET (5,5 points) |
Exercice 2 : CHUTE VERTICALE D’UN BOULET (5,5 points)
Selon la légende, Galilée (1564-1642) aurait étudié la chute des corps en lâchant divers objets du sommet de la tour de Pise (Italie). Il y fait référence dans deux ouvrages : Dialogue sur les deux grands systèmes du monde et Discours concernant deux sciences nouvelles dans lesquels il remet notamment en question les idées d'Aristote. Dans cet exercice, on présente trois
courts extraits de ces deux livres. Il s’agit de retrouver certains résultats avancés par Galilée concernant la chute verticale dans l’air d’un boulet sphérique en fer, lâché sans vitesse initiale. Pour cette étude, on choisit le référentiel terrestre, supposé galiléen, auquel on adjoint un repère d’espace (Ox) vertical orienté vers le bas (Photo 1). |
Photo 1
La Tour de Pise |
Donnée :
Intensité du champ de pesanteur, supposé
uniforme : g = 9,8 m . s –2
1. Modélisation par une chute libre. 1.1. Étude des hauteurs de chute. |
Extrait n° 1 : « Avant tout, il faut considérer que le mouvement des corps lourds n’est pas uniforme : partant du repos, ils accélèrent continuellement (…). Si on définit des temps égaux quelconques, aussi nombreux qu’on veut, et si on suppose que, dans le premier temps, le mobile, partant du repos, a parcouru tel espace, par exemple une aune*, pendant le second temps, il en parcourra trois, puis cinq pendant le troisième (…) et ainsi de suite, selon la suite des nombres impairs ». * une aune = 1,14 m Le boulet est lâché au point O, d’abscisse x0 = 0 à la date t0 = 0. On suppose l’action de l’air négligeable ; dans ce cas,
l’équation horaire du mouvement du centre d’inertie
G du boulet
est :
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1.1.1. Soient x1 la distance parcourue au bout de la durée τ, x2 la distance parcourue au bout de la durée 2 τ et ainsi de suite, exprimer
x1,
x2,
x3
en fonction de
g et de
τ.
1.1.2.
Exprimer la différence
h1
= x1 –
x0
en fonction
de g et de
τ puis
les différences
h2
= x2 –
x1
et h3
= x3 –
x2 en fonction
de h1.
1.1.3.
Retrouve-t-on la suite des hauteurs de chute annoncée par Galilée dans
l’extrait n°1 ? Justifier.
1.2. Étude de la durée de la chute Les points de vue d’Aristote et de Galilée, au sujet de l’influence de la masse m du boulet sur la durée totale Δt de sa chute, diffèrent. |
Extrait n° 2 : « Cherchons à savoir combien de temps
un boulet, de fer par exemple, met pour arriver sur Aristote dit qu’une « boule de fer de cent livres**, tombant de cent coudées, touche terre avant qu’une boule d’une livre ait parcouru une seule coudée », et je vous dis, moi, qu’elles arrivent en même temps. Des expériences répétées montrent qu’un boulet de cent livres met cinq secondes pour descendre de cent coudées ». * une coudée correspond à une distance de 57 cm ; ** une livre est une unité de masse |
1.2.1. Parmi les propositions ci-dessous, attribuer celle qui correspond à la théorie d’Aristote et celle qui correspond à la théorie de Galilée : a) La durée de chute augmente quand la masse du boulet augmente ; b) La durée de chute diminue quand la masse du boulet augmente ; c) La durée de chute est indépendante de la masse.
1.2.2.
En utilisant l'expression
Ce résultat est différent de la valeur annoncée dans l’extrait n° 2. Proposer une explication à l’écart constaté. |
- Durée Δt de la chute d’un boulet qui tombe d’une hauteur totale H = 57 m (100 coudées) :
- - Explication : - « …qu’un boulet de cent livres met cinq secondes pour descendre de cent coudées ». - Première raison : les forces de frottement. - La différence peut provenir du fait que l’on ne tient pas compte des forces de frottement. - On utilise la loi de la chute libre. - La chute réelle est plus lente que la chute libre ceci est visible sur la figure 4 (ZOOM). - Mais la différence est négligeable de l’ordre de quelques centièmes de seconde. - Ce n’est pas cette raison qui peut expliquer la différence de l’ordre de plus d’une seconde.
- Deuxième raison : le chronomètre pour la mesure des données. - Cette différence provient surtout de la technique de l’époque pour mesurer les durées (Galilée :1564 – 1642 et Aristote : -384 - 322 av. JC). - Le « chronomètre de l’époque de Galilée » n’est pas suffisamment précis pour étudier la chute des objets. (Pendule simple ou système d'écoulement d'eau à débit constant en guise de chronomètre) - C’est pour cette raison que Galilée préfère étudier le mouvement d’une bille sur un plan incliné afin de diminuer la vitesse de chute. - Expérience du plan incliné en 1604 : l'inclinaison d'un plan sur lequel roule une bille permet expérimentalement d'augmenter la durée d'une chute, et donc d'augmenter la précision des mesures au « chronomètre »
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Galilée admet plus loin que les deux boules, de masses respectives une et cent livres, arrivent au sol avec un léger écart. |
Extrait n° 3 : « Vous constatez, en faisant l’expérience, que la plus grande précède la plus petite de deux doigts, c’est à dire que quand celle-là frappe le sol, celle-ci s’en trouve encore à deux doigts. Or, derrière ces deux doigts, vous ne retrouverez pas les quatre-vingt-dix-neuf coudées d’Aristote. » |
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